Régine fut la présidente de notre association pendant 5 ans.
Elle est décédée des suites d’un cancer le 26 septembre. Régine fut une agricultrice très engagée, prenant des responsabilités à la Chambre d’Agriculture du Finistère, notamment pour la promotion des femmes agricultrices. Elle fut également élue conseillère municipale de Pencran.
Elle laisse son mari, Yvon, deux enfants, Solène et Elodie, et quatre petits-enfants.
Régine à gauche, lors de l'assemblée générale de 2018
Larrivée du kit solaire est un événement dans la famille
Kits solaires
A fin septembre, nous avons distribué un kit solaire à 18 familles, à raison de 5 par mois.
Chaque kit coûte moins de 20 euros et permet surtout une lumière en soirée (aucune famille n’a l’électricité), mais aussi d’écouter la radio, de recharger les éventuels téléphones. C'est en pensant surtout aux devoirs des enfants que nous avons pris cette décision. Jusqu'à présent, les familles achetaient des bougies ou du pétrole pour ces lampes qui dégagent une odeur désagréable dans les pièces confinées.
Bref, cela change un peu la vie. Les familles disent : "Nos voisins sont étonnés qu'il y ait de la lumière chez nous le soir".
Les bénéficiaires s’engagent à en prendre soin, à ne pas le revendre, par une lettre d’engagement.
Projets économiques
20 familles ont bénéficié du financement d’un projet économique visant à améliorer les ressources. Nous en avons tiré un bilan récemment.
En résumé, nous estimons 16 succès et 4 échecs. Le coût moyen d’un projet est de 60 euros. Deux nouveaux projets en cette période de rentrée : la revente de poissons pour Nirina et la diversification de son étal de vente de légumes pour la maman d’Edwige. Nous allons organiser aussi des petites formations à la gestion des projets.
Cependant, parfois les familles présentent des projets peu réalistes, surtout en termes de bénéfices envisageables. Nous devons beaucoup discuter pour parvenir à davantage de réalisme.
Nirina, lune des vendeuses de poissons
Toujours la violence
Dans un des collèges, l’enseignante en SVT insulte nos bénéficiaires très régulièrement, les rabaissant systématiquement (« Vous êtes des moins que rien »). Le directeur est indifférent. Les enfants en parlent. Ils se serrent les coudes, solidaires entre eux. Ils nous incitent aussi à la prudence, craignant que ce soit encore pire après notre éventuelle intervention. Compliqué. Dans une école primaire publique, un enfant a insulté son instituteur (« face de crocodile et de caméléon », ce qui est, dans la culture malgache, une insulte grave). L’instituteur l’a giflé et exclu de la salle de classe. Il s’en est suivi une médiation où l’enfant et l’instituteur ont présenté leurs excuses devant la maman, le directeur et l’association. Un dialogue s’est instauré. Maintenant, l’enfant retourne à l’école. Il est devenu plus proche – on pourrait même dire complice – de son instituteur. Lorsque la violence survient, en mettant des mots justes sur l’événement, il est possible de rebondir pour une meilleure harmonie et instaurer du respect.
Orientations parfois difficiles
La grande majorité des bénéficiaires sont maintenant engagés dans une nouvelle année scolaire. 89 exactement.
Quelques uns restent encore sur le bord de la route, indécis quant à leur avenir proche. Ainsi, Augustin, 16 ans, qui vient d’obtenir le BEPC. Il a échoué aux tests demandés par le centre de formation Don Bosco pour préparer un baccalauréat professionnel. Alors que sa passion est l’électronique, il envisage, sans grande motivation, une formation en mécanique. La maman n’est pas très coopérative pour l’aider à effectuer ses choix. Nous avons ainsi plusieurs situations indécises, parfois très compliquées (exemple d’une fille qui va quadrupler sa terminale).
La réalité économique de Majunga est bien triste. Pour faire court, il n’y a que très peu d’emplois. Nous voyons tous les jours des diplômés de l’enseignement supérieur conduire des bajajs (tricycles à moteur) pour survivre, des mamans tout faire pour marier leurs filles à « un bon parti » ramenant une dot confortable, …
Perdre le bénéfice du riz serait catastrophique pour les familles
Tout faire pour garder le riz
Autre conséquence de la misère extrême des familles, celles qui veulent garder au moins un enfant scolarisé par l’association pour continuer de bénéficier des 20 kilos de riz par mois.
Ainsi, cette famille atypique d’Andohagara (un papa mendiant et 6 enfants) qui n’a plus actuellement de bénéficiaire scolarisé. Le papa a mis la pression maximale pour que sa fille de 17 ans redouble la 5ème, alors qu’elle n’en a pas du tout l’envie.
Après de longues discussions, c’est finalement un des garçons qui va passer son permis de conduire, solution très précaire car, normalement, cela prend environ 3 mois.