Partenariat Scolarisation Majunga

              décembre 2023





Comme chaque année, nous avons fêté Noël avec les enfants : spectacle, goûter et petit cadeau de l’association pour chaque enfant
En ce mois de janvier, nous consacrons le principal de cette lettre au résultat financier de l’année 2023 et à notre situation actuelle.

Déficit important

L’exercice  2023 se clôture par un déficit de 4963,13 €. Nous avons reçu 18 939,98 € et nous avons dépensé 23 903,11 €. Nous avions une réserve de 11 575,47 € au 31 décembre 2022. Notre réserve a baissé à 6 423,94 € au 31 décembre 2023.

Deux entreprises nous avaient apporté 3 500 € en 2022. Elles n’ont pas poursuivi leur financement en 2023.
Nous étions 104 donateurs (que nous appelons « les parrains ») en 2022. Nous ne sommes plus que 93 en 2023. Quelques uns ont probablement oublié. Certains ont choisi d’aider d’autres associations. En 2022, nous avions effectué beaucoup de démarches en fin d’année pour parvenir à équilibrer nos comptes, ce que nous avions réussi à faire. Nous n’avons pas renouvelé ces démarches fin 2023, espérant les dons de fin d’année qui ne sont pas arrivés.

Les prix ont augmenté d’environ 12 % en 2023 à Majunga, inflation encore supérieure à celle de 2022 (10 %).
Peut-être trop confiants dans nos finances, nous avons équipé les familles de kits solaires en 2023. Aucune des 52 familles ne dispose de l’électricité. A Majunga, la nuit tombe vers 18 heures toute l’année. Les prix des kits solaires avaient baissé considérablement (17 € le kit). Ces kits sont très appréciés des familles et très utiles pour les devoirs à la maison des enfants scolarisés.

Nous avons dû participer à hauteur de 1 595,41 € à l’achat du riz distribué aux familles. Nos amis de Solidarité Enfants du Monde (Landerneau) ont dépensé 4 970,51 € pour cette action, confrontés eux aussi à un budget de plus en plus serré. Chaque famille reçoit 20 kilos chaque mois.
Des problèmes inquiétants

Nous avons 13 écoles partenaires. Nous constatons une dégradation de l’attitude des établissements scolaires. Les directrices des deux écoles où nous avons le plus grand nombre d’enfants (Salema et Teen Mission) ont quitté Majunga et, avec leur départ, nous avons perdu un partenariat de qualité qui n’a pas été compensé.

Certaines écoles surprotègent nos bénéficiaires, manquent d’exigences de travail, les font passer en classe supérieure avec une moyenne de 7 ou 8 sur 20. Nous avons quitté les écoles trop violentes pour tomber en quelque sorte dans un excès inverse de laxisme. Nous avons établi des contrats écrits avec les écoles, proscrivant la violence, nous référant à la convention internationale des droits de l’enfant. 

De plus en plus d’enfants restent scolarisés par l’association pour que la famille continue de bénéficier des 20 kilos de riz chaque mois.

Ce sont des jeunes adolescents qui ne veulent plus aller à l’école, qui sont souvent absents, faisant acte de présence de temps en temps, sans plus : les enfants connaissent bien entendu la motivation des parents pour bénéficier du riz.

De plus en plus de familles nous mentent. La pratique des mensonges s’est propagée, un peu comme une maladie contagieuse.

L’objectif de certaines familles – de plus en plus nombreuses – est d’obtenir les aides de l’association en cachant tout ce qui pourrait nous amener à reconsidérer notre appui. Ces pratiques se sont développées au moment du congé maternité de Myriam, coordinatrice, excellente travailleuse sociale ayant une grande capacité de discernement.
Les mesures à prendre

Une réflexion est en cours avec Solidarité Enfants du Monde pour lutter contre l’effet pervers de la distribution de riz, pourtant indispensable, et adapter le volume donné à nos moyens réciproques.

Nous avons effectué des entretiens approfondis avec les jeunes pour évaluer sérieusement leurs motivations pour la scolarité ou la formation professionnelle. Au terme de cette démarche (souvent plusieurs entretiens), nous leur posons la question les yeux dans les yeux : « Veux-tu vraiment continuer d’aller à l’école ? » et nous prenons en compte leur réponse, sans trop tenir compte de l’avis souvent biaisé des familles.

Le conseil d’administration de l’association se réunira début février pour examiner les comptes de 2023 et décider des mesures à même d’équilibrer les finances de 2024.  
 
 
 



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