La rentrée scolaire interviendra à Majunga entre le 9 et le 16 septembre prochains.
Nous avons décidé de recentrer nos activités en direction des plus pauvres, en étant plus attentifs à la sincérité de la motivation des bénéficiaires (voir lettre de mai dernier).
Les entretiens sont en cours pour retenir la liste des enfants pris en charge. Nous devrions avoir environ 70 bénéficiaires et 40 familles. A même date, il y a un an, nous avions 95 bénéficiaires et 52 familles.
Examens de fin d’année
Certificat d’études primaires : 9 enfants présentés, 6 reçus. BEPC : 6 jeunes présentés, 4 reçus. Baccalauréat : 3 présentés, résultats en attente. Les résultats du Certificat d’Etudes et du BEPC sont donc relativement satisfaisants.
La violence le quotidien subi par les élèves dans de nombreuses écoles
Réunion des enfants avant les vacances
Début juillet, nous avions réuni les bénéficiaires pour échanger avec eux, écouter le bilan qu’ils tiraient de l’année scolaire qui s’achevait. La réalité des écoles est assez contrastée et globalement inquiétante. Ainsi, dans le principal collège public, les enseignants apparaissent négligents, souvent en retard, parfois violents, brutaux et insultants. Dans plusieurs écoles, nos bénéficiaires se sentent discriminés parce que très pauvres (« Vos familles ne peuvent même pas vous payer l’école … »). Dans la principale école primaire publique, les instituteurs frappent les élèves, et renvoient aux enfants la responsabilité de leurs difficultés. Les enfants ont rapporté : « Si on ne comprend pas, c’est de notre faute ». Il y a une seule école où notre plaidoyer contre la violence semble avoir porté : « Les enseignants nefrappent plus, ils mettent les élèves considérés comme fautifs au coin ».
Mort d’un enfant
Valinirina avait deux ans. Fille d’une ancienne bénéficiaire de 17 ans. Valinirina a été testée positive au VIH. En juillet, elle a subitement perdu la moitié de son poids et elle est très rapidement décédée d’une affection non identifiée. Ce drame nous a très fortement interpellés. La maman, qui se prostitue de façon très régulière, est demeurée introuvable pendant un moment. Elle a finit par revenir dans sa famille, a également été testée positive au VIH, puis a esquivé les rendez-vous médicaux que nous avions préparés.
Déni de réalité désespérant
« Cela ne nous concerne pas, le SIDA est une maladie des vazahas ». (vazaha = étranger blanc). Telle fut la réaction de la grand-mère de l’enfant décédé. La mort, ici, est acceptée avec un certain fatalisme et la cause du décès n’est que rarement interrogée. Les préjugés et les croyances illusoires induites par les traditions bloquent toute approche rationnelle.
A l’occasion de cet événement terrible, nous avons constaté aussi le discours trompeur et très dangereux de médecins locaux, y compris spécialistes et chefs de services : « Il y a maintenant des traitements efficaces contre le SIDA ». Trompeur et dangereux, car ce genre de déclaration, ce genre de propos tenus par des professionnels à des personnes mal informées, laisse entendre qu’on guérit du SIDA et banalise la pandémie.
Les médecins banalisent le SIDA, alors que les observateurs OMS, UNICEF, constatent une recrudescence actuelle de lépidémie à Madagascar
A la recherche d’un travailleur social
Nous sommes en procédure de recrutement d’un travailleur social qualifié, formé à la relation d’aide, partageant les valeurs de base de l’association : empathie pour les bénéficiaires, respect, écoute, dialogue, clairvoyance, … Nous avons eu plus de 120 candidats suite à notre offre d’emploi. Nous avons effectué des entretiens. Nous cherchons toujours …
Des finances saines Fin juillet dernier, les réserves de l’association étaient de 9 392 euros. Fin 2023, elles étaient descendues à 7 256 euros. La situation financière est donc redevenue saine. Nous avons réduit l’activité et effectué des économies. Nous allons toutefois devoir faire face aux frais de la rentrée scolaire de septembre (droits d’inscription dans les écoles, fournitures scolaires, …). Après une année 2023 où nous avons enregistré un déficit important de 4 963 euros, nous avons bon espoir d’équilibrer l’exercice 2024.
Majunga dans le noir et à sec
« Pire que jamais ! ». Nous entendons cette phrase tous les jours pour caractériser la situation de l’approvisionnement de la ville en électricité et en eau ces dernières semaines. Les coupures d’électricité sont quotidiennes et durent de longues heures. Certains quartiers sont privés d’eau pendant plusieurs jours d’affilée
"Jiramaty" : jeu de mot très populaire à Madagascar, entre « Jirama » (nom de la compagnie publique d’électricité et d’eau) et « Maty » (mort).